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La forêt communale en souffrance

Montagne d’âge et bords du Fier

  • Publié : 27 août 2024

La forêt communale en souffrance

De nos jours, les domaines forestiers sont fortement fragilisés par le dérèglement climatique. Ce changement affecte la température moyenne et la répartition des précipitations.
Nos forêts, impactées par ces changements brutaux ne sont pas à même de se défendre, ce qui entraîne la propagation de parasites et autres pathogènes sur les arbres de notre flore locale qui, jusqu’à maintenant étaient adaptés.

On observe ces dernières années des sécheresses exceptionnelles associées à de fortes températures qui ont énormément altérées les plantations de feuillus et de résineux. La combinaison de ces deux facteurs provoque une fermeture des échanges gazeux de l’arbre, en entrainant son asphyxie progressive. De même le manque d’eau dans les sols empêche les arbres de créer suffisamment de sève pour leur fonctionnement.

Malgré un premier semestre 2024 marqué par d’importantes précipitations, il ne faut pas oublier que les années précédentes ont affiché des épisodes de sécheresse et de fortes chaleurs qui ont favorisé un rebond de l’épidémie de scolytes en affectant essentiellement les épicéas communs de la région.

Celle-ci s’est encore renforcée cette année dans notre région et concerne aujourd’hui notamment la montagne d’Age et les bords du Fier, là où subsiste la majorité de nos épicéas.
Le préfet de région a pris l’arrêté n°24-008 du 16 janvier 2024 relatif à la lutte contre les scolytes de l’épicéa commun dans les peuplements atteints.

L’intensification des attaques de scolytes est en lien avec un déficit hydrique associé à des températures élevées survenues au cours de cet été, affectant des zones peu habituées à connaître pareilles conditions météorologiques.
Pour info, il faut savoir que les besoins hydriques pour la végétation forestière n’ont été satisfait qu’à 50 % sur les 50 dernières années ce qui atteste un déficit considérable.

De plus, plusieurs coups de vent parfois tempétueux ont impacté localement de manière notable les forêts du massif. Ces volis ou chablis constituent autant de sites de reproduction favorables aux scolytes s’ils n’ont pas été exploités.

La situation reste actuellement évolutive, les foyers de scolytes liés aux attaques de cette année vont continuer à apparaître au cours des semaines à venir. Les attaques de cet été ne se révèleront pleinement qu’à la reprise de végétation au printemps 2025.
Un bilan complet des attaques de scolytes 2024 ne pourra être dressé qu’à ce moment-là. Les populations de scolytes très élevées dans le milieu préfigurent une poursuite de la phase épidémique au moins jusqu’à mi-2025.
Les mesures de luttes préventives et curatives contre ce parasite sont toujours à mettre en œuvre pour enrayer cette contagion même si les conditions météorologiques demeurent le premier facteur de régulation de ces populations.
La diversification des structures et des compositions des peuplements forestiers doit s’opérer à toutes altitudes pour plus de résilience face à de telles crises sanitaires.
La lutte contre les scolytes de l’épicéa s’articule autour de deux points importants :
  Enrayer les processus de multiplication des scolytes en limitant leurs sites de reproduction que constituent les produits frais issus des coupes normales ou de produits accidentels (chablis, emprise, …).
  Mettre l’accent sur la détection précoce des arbres colonisés, encore porteurs d’insectes actifs et à les exploiter rapidement et extraire ou inactiver ces bois colonisés.

Par conséquent, la commune de POISY demande à tous les propriétaires forestiers sur le territoire communal de surveiller l’état sanitaire de leur(s) parcelle(s) boisée(s) et de prévoir les actions nécessaires le cas échéant.

De son côté la commune de POISY et l’ONF (Office National des Forêts) à qui la gestion de la forêt communale est confiée, travaillent en collaboration sur le sujet et adaptent les pratiques sylvicoles dans ce contexte particulier pour un renouvellement durable des essences forestières. C’est dans cet esprit que des coupes sanitaires sur certains individus malades ou dépérissants sont nécessaires pour régénérer la forêt.
La coupe de ces bois s’effectue le plus tôt possible pour les valoriser au maximum. Les sentiers avoisinants peuvent être impactés durant ces travaux forestiers mais seront remis en état à l’issue de ces interventions.
Tous les produits issus du travail des bûcherons sont commercialisés localement (scieries haut-savoyardes) et la commune bénéficie aussi de la certification PEFC (label concernant la gestion durable des forêts). Le matériau bois stocke le carbone et présente de nombreuses vertus face à d’autres matériaux de construction.
La mortalité végétale en forêt est donc de plus en plus élevée.
Face à ces menaces, l’introduction d’espèces mieux acclimatées peut faire partie des solutions à adopter. C’est la démarche qui a été choisie sur la commune de Poisy afin de garantir un reboisement qualitatif et favoriser un accès sécurisé au public sur les chemins à proximité.
Chaque année, des parcelles sont repeuplées avec des espèces plus résistantes aux enjeux climatiques d’aujourd’hui (sècheresse, augmentation des températures…). Des protections anti-gibier sont également installées pour permettre un bon développement de ces plantations. Ces nouvelles plantations seront suivies dans le temps afin d’éliminer la végétation concurrente.
Le but de la commune de POISY face à ces nouveaux défis est de pérenniser ces pratiques pour une meilleure maîtrise du patrimoine forestier futur.


Photo illustrant la coupe d’une zone d’épicéas atteinte par le scolyte à la montagne d’Age


Photo illustrant les nouvelles plantations qui remplacent les épicéas avec les protections anti-gibier à proximité du Fier